Une chouette Nana au VMA

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Avec un physique taillé dans l’ébène, Christelle Nana Tchoudjang ne passe pas inaperçue dans les rangs des nouvelles recrues appelées à faire le bonheur du VMA. Néanmoins, ce sont ses propos récoltés à l’occasion d’un premier entretien qui en font une personne encore plus belle.

Un sport, une ville, un territoire

Deuxième meilleure marqueuse de la Ligue A féminine avec 485 points en 27 matches, la saison dernière, derrière l’Américaine de Terville-Florange Taylor Mims (497 pts), Christelle Nana Tchoudjangest une force de la nature qui a pris sa source sur les terres de son Cameroun natal. Christelle qui souhaite qu’on l’appelle Nana, pour faire court et « parce que tout le monde m’a toujours appelée ainsi », est née à Yaoundé il y a 33 ans. « J’étais la petite dernière d’une famille de sept enfants qui vit toujours à Yaoundé, raconte Nana. J’avais bien un grand frère qui a fait basket mais je suis la seule de la famille qui ai percé dans le sport de haut niveau ». Le point de départ de cette évolution, qui passera logiquement par le club champion du Cameroun Bafia Volley Evolution, a été le centre de formation de Yaoundé. C’est là à 14 ans, avec Mathurin Fouellefacek et Lavoisier Yendé pour entraîneurs, que la jeune adolescente apprend les fondamentaux qui feront d’elle la capitaine de l’équipe du Cameroun, triple championne d’Afrique 2017, 2019 et 2021.

Bien avant Laetitia Moma Bassoko, championne de France avec l’ASPTT Mulhouse en 2021 et aujourd’hui en Corée pour la 2e saison consécutive, le volley mulhousien comptait déjà une Camerounaise dans ses rangs. C’était lors de la première saison de l’accession au sein de l’élite française (1992/1993)avec une certaine Ruth Diboué. « J’ai croisé Ruth avec l’équipe du Cameroun lors de ma première sélection en 2008, confie Nana. Elle était en fin de carrière et moi je débutais au niveau international. J’avais 19 ans et j’étais sans prétentions… Ce n’est que plus tard que j’ai échangé avec les joueuses plus expérimentées parties jouer en France. C’est d’ailleurs à Rose Beleng, l’entraîneur-joueuse de Niort, que je dois ma venue à Chamalières. Cela s’est fait de bouche à oreille ! »

La recette a du bon puisque Christelle Nana Tchoudjang passera onze saisons en Auvergne (de 2010 à 2021). « Onze saisons où j’ai connu le bonheur de la montée en Ligue A féminine, la douleur de la descente et la joie de la remontée avec le titre en DEF et la Coupe de France des amateurs,poursuit Nana. L’une des premières raisons pour laquelle je suis restée onze ans à Chamalières est liée à mes études que j’ai menées de front avec ma carrière sportive. J’ai passé un BTS de comptabilité et un brevet d’état de comptabilité et gestion (DCG). L’an dernier déjà, François Salvagni m’avait sollicitée pour venir à Mulhouse. Mais je ne sentais pas encore prête à relever ce défi. Aujourd’hui, je le suis ! Avec Chamalières, comme avec Marcq-en-Baroeul, jouer à Mulhouse était toujours un moment particulier. Notamment parce que c’est un des grands clubs en France et que c’est toujours un challenge que de vouloir renverser les meilleurs. Mulhouse est un club que j’ai toujours admiré. Je suis fière d’y jouer et j’ai hâte d’y vivre ma première expérience en Ligue des Champions ».

Réputée pour une force de frappe qui n’a rien à envier à sa compatriote Laetitia Moma Bassoko, Christelle Nana Tchoudjang affiche également une volonté farouche. Et à la question de savoir si cette dernière avait l’exemple d’une volleyeuse à laquelle elle aurait aimé ressembler la réponse a été sans appel : « Non aucune ! En revanche, j’admire beaucoup Serena Williams pour sa force de caractère ». « Nana est une joueuse capable de décider du sort d’un match, confirme François Salvagni. C‘est une joueuse qui s’exalte et se transcende face aux équipes les plus fortes ». SereNana en quelque sorte…

En marge à une puissance certaine qu’elle dégage naturellement, Christelle Nana Tchoudjang affiche également une cool attitude comme la musique qu’elle affectionne. Une musique proche de ses racines comme le Makossa. Ou Bikutsu, un style Coupé-décalé inspiré des rythmes ivoiriens. Il n’y a plus qu’à attendre pour la voir sauter et danser !

Christian Entz

Nana, t’es plutôt quoi ?

Thé ou café ? « Plutôt thé »
Hôtel-Spa ou bivouac ? « C’est quoi hôtel-spa… Avec piscine et Sauna ? Alors hôtel ! »
Reggae ou rock’roll ? « Plutôt Reggae »
Ferrari ou 4×4 tout terrain ? « Je prends tout. Du moment qu’elle roule ! »
Mer ou montagne ? « Je suis plutôt nature. Alors, je dis : montagne ! »
Course à pied ou natation  ? « Course à pied, c’est tout vu… Je ne sais pas nager ! »
Cinéma ou lecture ? « Plutôt cinema »
Yaoundé ou Mulhouse ? « C’est la question piège… Je ne sais pas quoi répondre. De plus, je ne connais pas encore assez Mulhouse. Joker… Ou plutôt les deux ! »

Christelle Nana Tchoudjang en bref

Née le : 7 juillet 1989 à Yaoundé au Cameroun
Taille : 1,84m
Poste : Attaquante
Club successifs  : Centre de formation à Yaoundé (de 2003 à 2006), Bafia Volley Evolution (de 2006 à 2010) ; Chamalières (de 2010 à 2021) ; Marcq-en-Baroeul (2021/22) ; Volley Mulhouse Alsace (depuis 2022)
Palmarès : triple championne d’Afrique 2017, 2019 et 2021 avec le Cameroun ; qualifiée aux championnats du monde 2014 et 2018, à la Coupe du monde 2019 et aux Jeux Olympiques 2016 ; triple championne et coupe du Cameroun 2007, 2008 et 2009
Distinctions individuelles : Championnat du Cameroun : MVP en 2008 et 2009 ; Championnats d’Afrique des nations : meilleure attaquante en 2013, meilleure réceptionneuse en 2019, MVP en2021