VMA-Cannes : un grand classique

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Douze fois depuis 1998, Mulhouse-Cannes a été une finale. L’an dernier, encore, il s’agissait d’une demi-finale. Samedi prochain (à 20h), au Palais des sports Gilbert Buttazzoni, ce sera un quart de finale des play-offs mais qui aura encore valeur de finale.

Pour Cannes, comme pour le VMA, ce quart de finale de play-offs sera d’une importance capitale. Imaginez le grand Cannes, club le plus titré de France, s’il était privé de Coupe d’Europe pour la 2esaison de suite. Pourtant, c’est ce qui va arriver si le RCC n’élimine pas Mulhouse et s’il ne va pas au bout des play-offs.

Un sport, une ville, un territoire

Pour le VMA, certes, déjà rassuré concernant son avenir européen avec un ticket pour la Ligue des champions en poche au titre de sa première place de la phase régulière, il s’agit d’aller chercher unetroisième couronne de champion de France. La saison dernière, Mulhouse avait échoué en finale face au Cannet en suscitant quelques regrets après un match énorme au Cannet. Un match perdu au tie-break dans des conditions discutables. Aujourd’hui, la meilleure manière d’effacer ce vilain souvenir serait de prendre une revanche qui passera forcément par une grosse performance face à Cannes.

Depuis plus d’un mois, avant même que le VMA ne repasse en tête du championnat, François Salvagni a annoncé que toute sa préparation serait axée sur ce quart de finale. « Pour moi, c’est le match le plus important de toute la saison… Le plus difficile à gérer ! » Il y a un mois, le coach italien du VMA confiait que son collectif était au meilleur de sa forme et qu’il serait champion si la finale se disputait à ce moment-là ! Les résultats enregistrés face à Béziers, à Levallois et aux dépens de Vandoeuvre-Nancy, ont confirmé ses propos. Reste à savoir si Vicky Mayer, Silke Van Avermaet, Christelle Nana Tchoudjang, Léandra Olinga Andela, Amanda Coneo, Hélène Rousseaux et Léa Soldner, qui constituent le sept de base, vont tenir la distance. Le fait que Christelle Nana Tchoudjang et Hélène Rousseaux, les deux fers de lance de l’attaque mulhousienne, nourrissent toujours de grosses ambitions au point de figurer sur la liste des 40 prétendantes à la draft du prestigieux et lucratif championnat de Corée, constitue une forme de garantie non négligeable pour le VMA.

Il n’en demeure pas moins que le RC Cannes, pourtant privé de Rebecca Lazic depuis trois semaines, a enregistré de probants résultats (victoire au Cannet 3-1, tie-break face à Béziers en finale de la Coupe de France et succès en trois sets face à Paris) qui confirment que son potentiel se situe davantage dans le premier tiers de la Ligue A féminine. Et la récente éviction du coach Filippo Schiavo, annoncé en Pologne la saison prochaine et remplacé provisoirement par Daniele Panigalli, n’a entraînéaucune conséquence pour la qualification aux play-offs. Le gros point fort de Cannes réside dans son carré d’Américaines – la passeuse Jenna Gray, les centrales Claire Felix et Madeleine Gates et l’ex-Mulhousienne Carli Snyder – et l’excellente libéro Juliette Gélin. Dans un bon jour, la pointue estonienne Kertu Laak peut faire des dégâts même si sa dernière prestation, face à Paris, n’a pas été mémorable (3 attaques gagnantes sur 26 tentées).

Pour bien aiguiser l’esprit de revanche qui animera joueuses et supporters, on se souviendra que Mulhouse restait sur une série de 11 victoires consécutives face au RC Cannes avant le dernier passage des Cannoises au Palais des sports soldée par une défaite mulhousienne (1-3), le 3.12.2022.Depuis, le VMA a pris sa revanche au match retour, le 18.02.2023, en s’imposant à Cannes (3-1 : 25-19, 25-23, 17-25, 25-19) … Et, depuis l’ère Salvagni, Mulhouse n’a jamais perdu deux fois de suite face au même adversaire au Palais des sports… Pourvu que ça dure !

Article signé Christian Entz