Une première en Serbie

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Un sport, une ville, un territoire

Inversement proportionnel à l’importance de ce match, le voyage en Serbie n’a pas été des mieux négociés par la délégation mulhousienne. A moins de dix heures du départ, son vol pour Francfort a été supprimé. C’est donc en train, au départ de Bâle avec changement à Manheim, que les coéquipières de Silke Van Avermaet, levées à 4h, ont rejoint Francfort pour prendre leur avion à destination de Belgrade finalement retardé de deux heures. Après onze heures de voyage, d’attentes et de contrôles répétés, le VMA est enfin arrivé à destination, ce mardi, à Ruma. Trop fracassé pour supporter une séance d’entraînement, le collectif mulhousien s’est contenté d’une séance de décrassage sans saut et une prise de température du Sportsko Poslavni Centar à Ruma.

Ruma est à 27km de Stara Pazova dont la salle n’est pas homologuée pour la Ligue des champions que les Serbes fréquentent depuis peu. Situé à mi-chemin entre Belgrade et Novi Sad, le club Stara Pazova est aujourd’hui le vivier du volley serbe toujours champion du monde en titre. Demi-finalistes de la Challenge Cup, la saison dernière, et toujours invaincues cette saison en Superleague serbe, en coupe et Supercoupe, les joueuses de Jovo Cakovic ne comptent dans leur effectif que deux joueuses nées avant 2000 : les sœurs Miljevic, la passeuse Marija (25 ans) et l’attaquante de pointe, Tamara (24 ans). Pour le reste, il s’agit d’un noyau d’espoirs essentiellement constitué de joueuses âgé entre 19 et 22 ans dont quelques belles pépites.

L’ex-Mulhousienne d’origine serbe, Lara Davidovic, aujourd’hui à Aix-la-Chapelle en Bundesliga, ne tarit pas d’éloges concernant ses jeunes compatriotes : « C’est une équipe qui est dans l’euphorie. Jouer la Ligue des champions à cet âge ce n’est que du bonheur… Elles vont tout donner sans pression ! » Ce que confirme le coach François Salvagni : « J’ai joué l’Etoile Rouge de Belgrade en demi-finale de la Coupe de la CEV avec Urbino. Les jeunes Serbes sont talentueuses et elles vont jouer avec beaucoup d’agressivité. Je pense que le 1er set sera très important pour la suite de la rencontre ».

Ce qui constitue la force de Jedinstvo, le VMA entend bien le considérer à son avantage. A la différence des Serbes, les Mulhousiennes auront l’expérience pour atout. Silke Van Avermaet, Victoria Mayer, Christelle Nana, Isaline Sager-Weider, Carli Snyder et Léa Soldner ont suffisamment de vécu au niveau international pour gérer la situation. « Le souci, c’est qu’on ne connaît rien de notre adversaire, explique le président Daniel Braun. Si ce n’est que la Serbie produit de jeunes joueuses de talent. Mais, malgré ces considérations, on doit gagner ! »

L’avenir européen du VMA est tributaire du résultat de ce mercredi soir. Comme titré ce mercredi dans L’Alsace, sous la plume de Gregory Lobjoie, ce sera « Une victoire… sinon plus rien ! » Ou, du moins, le point du tie-break à arracher pour obtenir le sursis en attendant le match retour du mois de janvier.