Mulhouse-Cannes : comme au bon vieux temps

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Le VMA accueille le RC Cannes, ce mardi à 20h au Palais des sports Gilbert Buttazzoni, à l’occasion de la 3e journée de championnat. Les deux équipes sont invaincues et seul le vainqueur campera sur le podium du moment.

Depuis la demi-finale des play-offs de 2022, quand le VMA avait éliminé Cannes (3-1 et 3-2), il faut bien admettre que ce choc de légende avait un peu perdu de sa saveur. A l’époque de la suprématie cannoise, Mulhouse a eu le privilège d’affronter l’équipe de l’emblématique Victoria Ravva à douze reprises, en finale, titre de championne de France ou Coupe de France en jeu. Huit fois en championnat (1998, 1999, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012) et quatre fois en Coupe (2000, 2009, 2010, 2012). Douze finales qui ont toujours tourné à l’avantage de Cannes. Depuis 2017 et le premier sacre mulhousien la tendance s’est inversée même si Cannes peut se vanter d’avoir remporté le titre de 2019 en faisant un joli pied de nez à son meilleur rival. Cette saison-là, l’ASPTTM avait dominé le championnat avec sept points d’avance sur son dauphin cannois qui allait profiter de l’élimination des Mulhousiennes, dès les quarts de finale des play-offs, pour signer son 21e titre de champion de France.

Aujourd’hui, nous sommes encore loin du verdict de la saison et ce Mulhouse-Cannes n’offrira aucune certitude. Mais, le fait que ces deux équipes se retrouvent à égalité dans le carré de tête, en étant invaincues, permet de dire que cette affiche est digne d’un « classico » d’antan.

En marge d’une suprématie qu’il convient de confirmer à domicile, le VMA et plus particulièrement Léa Soldner, Reagan Rutherford, Enora Danard Selosse, Katelyn Evans et Julia Casadéi, les rescapées de la saison dernière, ont une revanche à prendre. C’est en effet Cannes qui reste sur une victoire (3-1) face à Mulhouse. Une victoire acquise en mars dernier, lors de l’avant-dernière journée de championnat, qui avait permis aux Cannoises de sceller leur maintien en Saforelle Power Six tout en condamnant les Mulhousiennes à quitter le top 5.

Le week-end dernier, au lendemain de la victoire mulhousienne à Bordeaux (3-1), Cannes a dominé le promu Saint-Dié en perdant le set initial (22-25) et en réagissant par la suite avec une prestation à sens unique (25-18, 25-16, 25-15). Une prestation qui a confirmé le succès sans appel obtenu une semaine auparavant à Marcq-en-Baroeul (3-0). Par rapport à la saison dernière, le six de base cannois est toujours composé de la même passeuse, la Canadienne Courtney Baker, et de l’attaquante de pointe américaine Lauren Matthews (22 points face à Saint-Dié, dont 4 blocks, avec 53 % d’efficacité offensive). En revanche, cinq nouvelles joueuses ont intégré cette ossature avec les centrales Naomi Ngolongolo (ex-Olbia Serie A/2) et Breland Morrissette (ex-Stuttgart), la libéro italienne Elena Rolando (ex-Chieri), et les « récept-attaques » Alessia Populini (ex-Aix/Venelles) et Breana Runnels (ex-Vandoeuvre/Nancy). Et autant dire que ce Cannes, avec Riccardo Marchesi à la baguette, a fière allure !

Du côté mulhousien, le début de saison est tout aussi satisfaisant avec un compartiment offensif qui n’a encore jamais enregistré des pourcentages offensifs aussi élevés lors de ces deux dernières saisons. Cela, à l’image des 64 % crédités à Katelyn Evans sans oublier Reagan Rutherford (67 %), et les centrales Kjersti Strong (67 %) et Uliana Kotar (60 %). Nul doute que la présence de l’internationale cubaine, Gretell Moreno, à la distribution, y est pour beaucoup. Son titre de MVP, pour l’ensemble de son œuvre, vendredi dernier à Bordeaux (4/5 en attaque, 22 services effectués avec une seule faute directe, 1 ace, 1 block gagnant), a été une juste récompense pour une joueuse qui a été sacrée meilleure passeuse du dernier championnat sous les couleurs de Vandoeuvre/Nancy. Ce mardi soir, le public mulhousien attendra d’elle et de ses coéquipières une nouvelle prestation « haut de Cannes » !

Christian Entz