Martine Zussy : « les sportives bousculent l’enjeu de l’égalité »

Publié le

Après des études de marketing, Martine Zussy fait ses premiers pas professionnels dans la distribution spécialisée, avant de créer une première entreprise. Elle a ensuite occupé,plusieurs années, le poste de responsable du développement des services à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mulhouse. En 2013, elle co-fonde l’association Energies de Citoyens dans laquelle je deviens l’unique salariée pendant 3 ans. En 2016, elle crée la Quincaillerie moderne, dont l’objet est le développement de projets entrepreneuriaux à fort impact sociétal et environnemental. L’une des missions qui lui est confiée est l’audit de la résidence d’artistes Motoco, puis son redressement. C’est à la suite de cette mission qu’elle décide d’arrêter ses autres activités et de se consacrer pleinement au maintien et au développement de la production artistique que regorge ce lieu. Elle co-fonde une SAS avec six associés qui prennent le pari, ensemble, de créer un écosystème autonome et vertueux. Pari singulier qui fait de Motoco un exemple au-delà des frontières, tant par sa mécanique de gestion, que sa taille (8500 m2, 140 artistes) et sa création de valeur. 

Un sport, une ville, un territoire

–        Qu’est-ce que le sport féminin représente pour vous ?

Avant tout de l’admiration ! Au-delà, les sportives bousculent l’enjeu de l’égalité et « challengent » les stéréotypes de la place de la femme dans notre quotidien… C’est bon et beau. 


–        Comment avez-vous fait votre place en tant que femme ?

Je ne me suis jamais posé cette question. J’ai la chance de n’avoir eu à chercher ma place qu’en tant qu’être terriblement vivant, sans compter le genre !

–        Citez un mot qui vous représente en tant que femme dirigeante ou à poste à responsabilité.

Libre

 

–        Qu’est-ce qui vous a donné envie d’entreprendre / de devenir manager ?

J’ai eu la chance de n’avoir jamais eu à faire ce choix, c’était le chemin qui s’imposait pour répondre à la cause qui me touchait. 

 

–        Quel est votre endroit préféré à Mulhouse ?

 Motoco bien sûr !

 

–        Une anecdote amusante de votre vie professionnelle ?

Voilà plus de 10 ans que je suis la seule femme dans les CA et lors d’une réunion. Un jour, je pose un projet en disant :   « Est-ce qu’on a des c…… ou pas ? ». L’un de mes associés répond : « c’est sans doute toi qui en a le plus ! ». Rires. 

 

–        Qu’est-ce qui vous motive dans votre métier ?

L’idée de défendre quelque chose d’essentiel pour le monde que je laisse à mes enfants. Même si c’est une goutte d’eau !

 

–        Que pensez-vous de la place de la femme dans la société ?

 Je navigue entre le rejet de certaines approches féministes qui me semblent trop extrêmes et la conscience de l’immense chemin qu’il reste à parcourir pour que la chance de mon vécu de femme puisse être plus universel.

 

–        Quelles sont vos plus belles réussites en tant que femme ?

     La prise de hauteur et le détachement face aux batailles de « zizis » dans les réunions professionnelles ! 

 

–        Qu’est-ce que la journée des droits des femmes vous inspire ?

     L’opportunité de sortir de son carcan et de se rappeler que ces fondamentaux qu’on croyait indiscutables et installés, demeurent toujours absents à certains endroits. 

 

–        A votre avis, la solidarité féminine est-elle suffisamment exprimée dans notre société ?

La solidarité « tout court » ne l’est pas ! 

 

–        Est-il plus aisé, aujourd’hui, d’imposer son genre à l’heure des décisions que par le passé ?Pourquoi ?

Je crois que les générations qui arrivent ne posent plus la question de la place ou du lien à l’autre en termes de genre. Cette notion tend à disparaitre et si cela peut réjouir, sans doute que de nouvelles questions philosophiques, d’identité, de quête, s’imposent ou vont s’imposer à nos sociétés. 

 

–        A vos yeux, quels sont les trois sports qui se conjuguent le mieux au féminin ?

Quand on a la chance de vivre à Mulhouse, on ne peut évidemment que citer le volley en premier… Même si « se refiler la balle » n’est pas une des caractéristiques féminines !