L'Alsace du 27/11/14 : L’ASPTTM n’a pas eu à forcer

Publié le
Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 27/11/14 : L’ASPTTM n’a pas eu à forcer

Devant la plus faible affluence enregistrée en Coupe d’Europe à Mulhouse, l’ASPTT Mulhouse s’est facilement qualifiée pour les 16es de finale de la Challenge Cup (3-0) aux dépens d’une formation luxembourgeoise du RSR Walfer courageuse mais trop limitée.

Même en championnat, il n’est plus donné au public de suivre de match aussi paisible sans la moindre angoisse ou émotion, si ce n’est un sentiment de compassion pour des victimes condamnées avant même la lecture du verdict. Hier soir, c’était comme sur National Géographic Channel avec, en live, d’inoffensives gazelles servies en festin à des lionnes affamées.

Les Luxembourgeoises du RSR Walfer avaient fait le déplacement sans leur meilleure joueuse, l’Allemande Nora Kalich, malade. Et avec la meilleure volonté du monde, les joueuses de Serge Karier ne pouvaient décemment pas se bercer d’illusions lors de ce match de Challenge Cup dans le Palais des sports de l’ASPTT Mulhouse (3-0).

Pour entamer les hostilités face à un six de base mulhousien à fière allure avec Lazarevic, Niemer, Albu, Bokan Trach et Plum, Walferdange proposait l’insouciance de la jeunesse symbolisée par Lili Wagner (17 ans) qui, du haut de ses 1,70 m, orchestrait l’ensemble luxembourgeois. La loi du plus fort est souvent la meilleure et le premier set ne faisait que confirmer cette évidence. Sans la réaction d’orgueil de Nathalie Braas, la meilleure Luxembourgeoise, pour réduire la marque à 14-6, le premier set aurait été encore plus sévère (25-10).

« Les jeunes ont été propres »

Dans un tel contexte, il était difficile aux Mulhousiennes d’afficher le moindre soupçon d’agressivité. Quand le RSR Walfer a remporté le 13eéchange du 2e set à 7-6, le public en est même venu à se réjouir. Pour autant, le suspense n’a pas duré, puisque le passage d’Olga Trach au service se soldait par un festival de huit points consécutifs (15-6). Avec Lea Soldner, sollicitée au cœur de la défense locale, l’ASPTTM poursuivait son cavalier seul pour doubler son capital (25-15). « C’est sympa de pouvoir jouer , avouait la jeune libéro. Ce n’était pas un match amical et il y avait une qualification à assurer. Notre temps de jeu, il fallait le mériter et c’est ce qui me réjouit. J’ai le sentiment que les jeunes ont été propres ! »

Au-delà de la force de frappe des Stéphanie Niemer et Tanja Bokan, du punch de Lauren Plum à la passe et de la réussite d’Olga Trach au block, c’est la prestation des jeunes Mulhousiennes, dont Noémie Cély et Kama Diarra, qui a plu. Notamment dans un 3e set où les cinq aces de Stéphanie Niemer (16-8) ont eu le don de rassurer l’ensemble postier avant la conclusion (25-11). « Il fallait qu’on reprenne confiance , a confié Kama Diarra. Je crois que ça a été le cas… En ce qui me concerne, je me suis bien lâchée au filet ! »

Pareille soirée ne peut contribuer à la promotion de la Coupe d’Europe. Mais il s’agissait de l’exception qui confirme la règle. Au prochain tour, en 16e de finale, avec la venue des Italiennes de Novara, il est certain que les Mulhousiennes retrouveront leur statut de challenger… Et c’est tant mieux pour le spectacle !

Article signé Christian Entz