L’ALSACE DU 23/10/2018 : Un grand saut dans l’inconnu

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Un sport, une ville, un territoire

L’ALSACE DU 23/10/2018 : Un grand saut dans l’inconnu

Les joueuses de l’ASPTT Mulhouse font leur entrée en Ligue des champions ce soir (19 h) à Pale, en Bosnie-Herzégovine, face à Jedintsvo Brcko, une équipe dont elles ne savent pas grand-chose, mais qui semble à leur portée.

La journée a été longue et les joueuses de l’ASPTTM avaient les traits tirés lorsqu’elles ont entamé l’entraînement programmé hier soir dans le Sport Center Peki de la petite ville de Pale. C’est là-bas, à une quinzaine de kilomètres de Sarajevo, que les Mulhousiennes affronteront ce soir (19 h) Jedintsvo Brcko dans le cadre du 2e  tour des qualifications de la Ligue des champions.

« Il s’agit avant tout de prendre nos repères » , résume Magali Magail, le coach postier, qui, désireuse de ne pas trop solliciter ses troupes, a programmé une séance allégée. « Ce ne sont pas les matches en eux-mêmes qui sont fatigants, même si nous les enchaînons, mais les déplacements. »

Leur première victoire de la saison en poche, samedi au Palais des sports aux dépens de Venelles (3-0) à l’occasion du coup d’envoi de la Ligue A féminine, les Mulhousiennes sont parties pour la Bosnie-Herzégovine hier aux aurores et ont rallié leur point de chute une dizaine d’heures plus tard. « Le plus dur à gérer, dans une situation comme celle-ci, est la récupération. Les filles ont peu dormi deux nuits de suite, la première parce qu’elles étaient encore dans l’euphorie de leur sortie face à Venelles, la seconde parce qu’elles ont dû se lever très tôt lundi matin. Il n’y a pas de solution miracle : elles se débrouillent comme elles peuvent pour rattraper les heures de sommeil en retard. Heureusement pour elles, elles y arrivent en général assez bien. »

Et les Alsaciennes ont intérêt à être en pleine forme si elles veulent réussir leur entrée en Ligue des champions. « Notre objectif est de passer ce 2e tour des qualifications (*) puis le 3e afin d’atteindre les phases de poule » , explique Magali Magail, qui, dans l’immédiat, ne sait pas à quoi s’attendre. «  Je n’ai pas la moindre information sur Jedintsvo Brcko. J’ai cherché à en avoir, notamment en contactant le coach adverse et en vérifiant si je connaissais l’une ou l’autre joueuse, mais cela n’a rien donné. »

Dans les pas des Serbes

Pas de quoi s’alarmer pour autant : « Nous allons procéder comme nous l’avons fait lors des matches amicaux, face à des équipes que nous ne connaissions pas davantage. Nous allons nous concentrer sur notre propre jeu et nous adapter en cours de match. »

Si elle ne dispose pas de renseignements précis sur le champion en titre de Bosnie-Herzégovine, si ce n’est qu’il a pris part aux qualifications de la Ligue des champions la saison passée et a échoué au 2e tour face aux Slovènes de Branik Maribor, Magali Magail a bien évidemment sa petite idée sur la question. « Sur le papier, nous sommes a priori supérieures à cette équipe composée de jeunes joueuses qui n’ont aucune expérience en dehors de leur championnat national, mais qui, d’un autre côté, veulent sans doute montrer ce dont elles sont capables sur la scène européenne afin, pourquoi pas, de décrocher un contrat dans un club plus prestigieux. »

En attendant d’entrer dans le vif du sujet, tout à l’heure, Magali Magail voit d’un bon œil le choix de l’hôtel où l’ASPTT Mulhouse a posé ses valises hier : c’est en effet ici, au Jet Set de Pale, que l’équipe de Serbie, sacrée championne du monde samedi au Japon grâce à sa victoire en finale sur l’Italie 3 à 2 un an après avoir conquis le titre européen, a passé trois semaines avant de partir au pays du soleil levant. « C’est un signe du destin, glisse l’entraîneur en souriant. J’espère que cela va nous porter chance. »

(*) Si l’ASPTTM se qualifie face à Jedintsvo Brcko, elle affrontera le vainqueur de la confrontation entre les Hongroises de Bekescabai et les Polonaises de Budowlani Lodz. Si elle est éliminée, elle sera reversée en 16e de finale de la Coupe CEV.

Article signé de notre envoyée spéciale Sandrine Pays