L’ALSACE DU 30/03/2017 : Magali Magail, l’année ou jamais

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L'ALSACE DU 30/03/2017 : Magali Magail, l’année ou jamais

L’ASPTT Mulhouse accueille Nantes ce samedi à 20 h au Palais des sports pour la dernière journée de la phase régulière du championnat. Élue entraîneur de l’année par le CROSA et la Ville de Mulhouse, Magali Magail n’a encore jamais été aussi près de son premier titre chez les pros.

Assurée de terminer la Ligue A féminine en tête avec l’ASPTT Mulhouse, Magali Magail (39 ans) collectionne les honneurs.

Le CROSA (Comité régional olympique et sportif d’Alsace) vient de lui décerner le titre d’entraîneur de l’année une semaine avant le trophée attribué lors de la réception des champions mulhousiens. Si pareilles distinctions font toujours plaisir, Magali Magail n’en rêve pas moins à d’autres titres. « On ne fait pas le métier d’entraîneur pour avoir de la reconnaissance, explique le coach postier. Alors, quand elle vient spontanément, c’est toujours agréable ! Mais bon, j’échangerai bien tous ces trophées individuels pour le titre auquel on court après depuis si longtemps ! »

Pour Magali Magail, l’attente est d’autant plus longue qu’elle a participé à onze finales avec les pros sans en gagner une seule (*). Si cette dernière cultive avec succès l’art de la « lose », il convient néanmoins de lui accorder de larges circonstances atténuantes. Ces onze défaites ont en effet été déplorées à chaque fois face à Cannes dont la richesse de l’effectif était sans comparaison aucune avec l’équipe mulhousienne à l’époque.

« J’ai douze filles qui veulent aller au bout ! »

Aujourd’hui, même si Cannes vient encore de redistribuer les cartes en « piochant » la Cubaine Calderon Diaz pour se renforcer avant les play-offs, l’ASPTT Mulhouse n’a encore jamais présenté autant d’atouts pour remporter un premier titre.

« Déjà, nous avons un niveau de jeu beaucoup plus constant que par le passé, explique Magali Magail. Même en jouant mal, on ne tombe plus aussi bas que par le passé. On a construit notre 1re place sur l’ensemble de la saison. En principe, on apprend de ses défaites… Avec notre parcours, nous avons appris de nos victoires. Les joueuses se sont donné les moyens de leurs ambitions en s’investissant corps et âme dans le projet du club. C’est la première fois que nous avons un groupe qui passe une soirée à suivre les rencontres de ses adversaires à la télé. Il y a des signes qui ne trompent pas. Elles sont déterminées. J’ai douze filles qui veulent aller au bout ! »

« Ces filles-là ne supporteraient pas de perdre à la maison »

Avides de challenge, les Mulhousiennes sauront-elles trouver la motivation en accueillant Nantes, ce samedi, dans un match où les Nantaises auront beaucoup à perdre et l’ASPTTM rien à gagner ? À quelques jours de ce rendez-vous, Magali Magail ne doute pas un instant de la motivation de son groupe. « En play-offs, on va repartir au même niveau que les autres, observe le coach. Sauf qu’on est toujours invaincu à domicile… On s’est donné la chance d’avoir le bénéfice des matches d’appui chez nous. Et si on gagne ces matches, on sera en finale. C’est pour ça qu’il est indispensable de gagner samedi. La défaite au Cannet (Ndlr : 3-0 samedi dernier) me gêne moins. Elle nous a permis de remettre les pieds sur terre en trouvant plus fort que nous sur un match. Je sais aussi pourquoi nous avons perdu. Notamment en raison du nombre important de fautes directes qui est un mal récurrent. Même quand on bat Cannes, on fait 38 fautes directes et elles 25 ! Nous avons des filles très joueuses qui s’imposent beaucoup d’intentions sans accorder trop de considération aux dommages collatéraux. Cela se voit aussi aux entraînements où il y a des duels permanents. Il y a de l’émulation de partout avec des filles qui ne subissent aucun entraînement. Que ce soit pour Nantes, samedi, ou pour les play-offs, j’ai confiance. Elles vont s’arracher parce qu’elles sont trop fières… Ces filles-là ne supporteraient pas de perdre à la maison devant leur public ! »

(*) Les onze finales de Magali Magail ont toutes été perdues face à Cannes. En tant que joueuse : 1998 et 1999 (finale des play-offs). En tant qu’entraîneur : 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012 (finales des play-offs), 2009, 2010, 2012 (finales de la Coupe de France).

Article signé Christian Entz