L’ALSACE DU 23/04/2018 : L’ASPTTM arrive au bout

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L'ALSACE DU 23/04/2018 : L’ASPTTM arrive au bout

Battues en trois sets secs, les Mulhousiennes n’ont pas vu le jour, samedi à Cannes, en demi-finale aller des play-offs. Jeudi prochain à 18h45 au Palais des sports, elles vont tenter de retarder l’échéance. Mais, quoiqu’il arrive, elles feront leurs adieux à leur public à cette occasion.

Jeudi prochain, en accueillant Cannes pour le match retour, les volleyeuses mulhousiennes tireront le rideau sur la saison dans leur Palais. C’est la seule certitude du moment ! Peut-être seront-elles capables de repousser l’échéance jusqu’au match d’appui, samedi prochain à Cannes… Voire disputer une deuxième finale consécutive à Coubertin le 5 mai ? Mais leur récente prestation cannoise de ce week-end ne plaide guère pour une prolongation de saison.

Entre « la défaillance collective » évoquée par Magali Magail et les chiffres sans appel, le premier sentiment qui se dégage de cette défaite c’est que l’ASPTTM est tout simplement arrivée au bout de ses possibilités. Il n’y a aucune honte à admettre que le contingent 2017/2018 n’avait pas le potentiel du collectif précédent tenant du titre. Avec une équipe changée aux deux tiers, la place sur le podium est même très flatteuse et résulte d’une belle régularité affichée sur la première phase du championnat. Aujourd’hui, au vu des seuls play-offs, il n’est même pas sûr que l’ASPTTM serait allée en demi-finale si elle avait concédé ne serait-ce qu’un rang lors de la phase régulière.

Des chiffres accablants

À l’image des sets qui ont soldé la demi-finale aller (25-11, 25-17, 25-15), la plus sévère défaite de la saison toutes compétitions confondues, les chiffres sont sans appel. Avec des pourcentages offensifs ne dépassant pas les 17 %, pour la moitié de l’équipe, et un déchet conséquent en réception, les Mulhousiennes n’avaient pas l’ombre d’une chance. Cela d’autant que Cannes a réalisé l’une de ses meilleures prestations de la saison pour dominer tous les compartiments de jeu. « Dans tous les secteurs, tout a marché , a apprécié Christina Bauer. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes déjà en finale. Nous sommes conscientes que ça va être beaucoup plus dur pour nous au retour et que nous allons probablement souffrir à Mulhouse ! » Vu la prestation mulhousienne, c’est évident ! Mais il y a aussi le comportement des vaincues qui tend à penser qu’elles ont trop d’orgueil et de conscience professionnelle pour finir la saison sur une nouvelle défaillance.

Sur le chemin du retour dans le bus, pendant que les dirigeants attablés tapaient le carton, elles sont quelques-unes à avoir poussé la torture du moment en visionnant le match pour chercher à comprendre. D’un côté, les plus jeunes révisaient leurs cours scolaires dans un coin, de l’autre, Bojana Markovic rongeait son malheur, avouant « ne pas être fatiguée et être d’autant plus déçue » et « n’avoir aucune réponse pour expliquer la défaillance ». Et, à une autre table, Britt Herbots, Aziliz Divoux, Lexi Dannemiller, Hayley Spelman et Olga Trach, se repassaient les images cruelles de leur défaite sur l’écran d’un ordinateur portable. Plus que les remords, c’est probablement cette attitude qui permet d’entretenir une dernière lueur d’espoir pour l’ASPTTM. Les Mulhousiennes vont peut-être perdre leur couronne ce jeudi… Mais, aujourd’hui, elles sont loin d’avoir abdiqué !

 

Article signé Christian Entz