L’ALSACE DU 20/02/2018 : L’insouciante Britt Herbots

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L'ALSACE DU 20/02/2018 : L’insouciante Britt Herbots

 

L’ASPTT Mulhouse accueille le Voléro Zurich, médaillé de bronze aux derniers championnats du monde des clubs, demain à 20 h au Palais des sports en Ligue des Champions. C’est pour affronter des adversaires de ce calibre que Britt Herbots se lève tous les jours avec l’envie de réussir.

Au moment du tirage au sort de la Ligue des champions, le petit monde de l’ASPTT Mulhouse est partagé. Il y a ceux, très préoccupés par les finances, qui ne veulent pas voyager loin. D’autres rêvent de Russie et de vastes horizons. Et il y a Britt Herbots qui veut Istanbul. Pas pour les loukoums ou de quelconques douceurs byzantines. Au contraire… Britt Herbots veut cogner dans le dur !

« Je voulais goûter au meilleur , explique la jeune Flamande avec l’insouciance de ses 18 ans. Fenerbahçe, Vakifbank ou Galatasaray… ce sont les meilleurs clubs du moment et j’aurais bien aimé voir ce que ça fait que de jouer ces équipes-là ». Britt Herbots se console depuis avec Rzeszow, Alba-Blaj et, demain, avec le Voléro Zurich et sa pléiade de recrues serbes, bulgares et brésiliennes. « C’est un moment exceptionnel quand tu joues la Champion’s League, poursuit la jeune attaquante mulhousienne. Dans cette compétition, il n’y a pas une équipe qui ne soit pas bonne ».

« Si je l’ouvre, c’est pour aider et pas pour critiquer ! »

Véritable rayon de soleil dans un groupe, Britt Herbots partage sa bonne humeur et diffuse sa joie de vivre. De plus, elle a suffisamment de talent pour se permettre de brûler les étapes. La Belge a beau être la benjamine du six de base postier, elle n’en figure pas moins dans le trio de tête des meilleures marqueuses de la Ligue A féminine, en compagnie des Américaines Krystal Rivers (Béziers) et Katie Lynn Carter (Nantes). Un statut qui lui donne le droit de l’ouvrir sur le terrain. « Désolé, mais je trouve ça normal, argumente la jeune attaquante avec autant de détermination dans le ton que lorsqu’elle monte au filet. Ce n’est pas parce que je suis la plus jeune que je vais me taire. Sur le terrain, il n’y a pas d’âge. Je peux comprendre que pour une vieille joueuse, ce n’est pas drôle de se faire rentrer dedans par une jeune. Mais, d’une part il n’y a pas de « vieille » chez nous et, d’autre part, si je l’ouvre, c’est pour aider et pas pour critiquer ! »

Cette détermination peu commune a été cédée en héritage par des parents volleyeurs. Sigrid Baerts, la maman, a joué dans la grande équipe de Herenthals et taquine encore le ballon en championnat régional avec ses copines quadragénaires tandis que le père, Johan Herbots, a été le premier entraîneur de Britt à Landen. « J’ai été à bonne école, apprécie la jeune fille. Aujourd’hui encore, quand mes parents assistent à un match, j’ai droit à ma petite remarque. Ils n’ont pas besoin de s’identifier à ma réussite pour exister. Mais le compliment est souvent accompagné d’un petit conseil, tactique quand il s’agit de mon père, plutôt sur l’attitude quand il vient de ma mère, pour rappeler qu’on peut toujours mieux faire. Des fois, c’est un peu dur… Mais c’est souvent nécessaire ! »

« Je ne me pose pas de question. J’y vais et je fonce ! »

Ce besoin de progresser a également incité Britt Herbots à changer de poste, passant d’un rôle d’attaquante de pointe, exempte de réception, à celui plus intense d’attaquante/réceptionneuse. « C’est Gert Vande Broek, mon coach à Beveren et en sélection nationale, qui m’a demandé de changer l’année dernière, en fin de saison. En Belgique, avec Charlotte Leys et Céline Van Gestel, j’avais une petite zone à couvrir. Là, à Mulhouse, j’ai plus de responsabilités et ça me va bien. J’ai la confiance de Magali – Magail, le coach – et j’ai l’avantage d’avoir 18 ans… Je ne me pose pas de question. J’y vais et je fonce ! »

Nul doute que Britt Herbots est partie pour aller loin et qu’elle est probablement le plus beau talent qui ait transité par le collectif postier. « Mon histoire, je la vois un jour dans une grande équipe comme Conegliano, Novarra, ou Vakifbank Istanbul, confie la Mulhousienne d’adoption. Une grande équipe construite pour jouer la Ligue des champions, mais aussi et surtout pour la gagner ! »

Demain (20 h), une simple victoire aux dépens du Voléro Zurich suffira à son bonheur !

 

Article signé Christian Entz