L’ALSACE DU 16/01/2018 : Un nouveau Cannes se profile

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Un sport, une ville, un territoire

L'ALSACE DU 16/01/2018 : Un nouveau Cannes se profile

Écrasée par la domination sans partage du RC Cannes durant près de vingt ans, la Ligue A féminine voit apparaître le projet d’une nouvelle « superpuissance » : Le Cannet.

Le Cannet, qui a partiellement comblé son handicap de six points infligé par la DNACG pour non-respect des engagements pris auprès de la commission d’aide et de contrôle des clubs professionnels (CACCP), n’a plus qu’un point de retard sur le peloton des huit équipes de tête qui prendront part aux play-offs de la Ligue A féminine. Il n’est donc un secret pour personne que Le Cannet sera un sérieux prétendant au titre, même si la DNACG lui impose un encadrement de la masse salariale sans rapport avec la valeur marchande de son effectif.

À ce sujet, il est curieux de constater que la récente recrue du Cannet, la Cubaine Heidy Casanova, meilleure marqueuse des derniers matches de Coupe d’Europe à Schwerin (29 pts) et de championnat face à Évreux (17 pts), n’a pas le statut pro, mais figure sur l’IPQ (*) officielle de la Ligue nationale de volley du 3 janvier 2018 en tant qu’aspirant du centre de formation !

« Les joueuses du centre de formation ne rentrent pas dans la masse salariale , explique le vice-président azuréen Laurent Parienté. Tout comme les prêts de joueuses qui correspondent déjà à l’implication de Stav Jacobi et du Voléro depuis trois ans. »

Président et bailleur de fonds du Voléro Zurich, Stav Jacobi a confirmé jeudi soir à Zurich, à l’issue du match de Ligue des champions face à Mulhouse, son intention de déménager le Voléro à l’étranger et très probablement au Cannet. « Je me garde une porte ouverte avec l’Allemagne, explique l’homme d’affaires russe naturalisé suisse. Mais il est beaucoup question du Cannet. »

La holding du Voléro

Juriste de formation, Stav Jacobi (47 ans) dirige plusieurs sociétés à Zurich dans le commerce de pétrole et produits dérivés, dans le transport et services logistiques, et intervient dans la gestion de participations dans diverses firmes. Il est à l’origine de la création de la société anonyme qui gère le Voléro depuis 2003 et a investi en conséquence pour faire du club zurichois une valeur sûre sur l’échiquier européen. « Le problème avec le championnat suisse, c’est qu’il y a sept pays où la compétition est plus forte : Turquie, Russie, Italie, Pologne, Allemagne, Roumanie et France , poursuit Stav Jacobi. Le contexte n’est pas assez relevé en Suisse pour préparer une équipe aux dures confrontations de la Ligue des champions. » Or, cette Ligue des champions constitue la principale source de motivation du dirigeant, dont le fonctionnement sportif correspond à celui des affaires. En marge d’une société d’agents de joueurs (SB Community dirigé par Bojan Simurina), qui fournit l’essentiel de l’équipe du Cannet, Stav Jacobi est au cœur d’une véritable holding sportive avec Zurich pour maison mère et quelques succursales. « Il y a eu Pérouse, Omsk et d’autres comme, aujourd’hui, Le Cannet » , avoue Stav Jacobi, que les Cannetans s’apprêtent à accueillir les bras ouverts.

« L’arrivée de Stav Jacobi, avec les moyens qui sont les siens (Ndlr : le budget de Zurich, la saison dernière, était de 3 millions de francs suisses), avec ses ambitions, et quand on voit ce qu’il a déjà fait pour le volley-ball (notamment avec la sélection nationale helvète dans le cadre de l’Euro 2013 en Suisse), est une véritable opportunité pour Le Cannet, mais aussi pour le volley-ball français, commente Laurent Parienté. Il ne faut pas que le monde du volley se recroqueville à chaque fois qu’un projet ambitieux voit le jour ! »

(*) Instance paritaire de qualification.

 

Article signé Christian Entz