Un sport, une ville, un territoire
L’ASPTT Mulhouse, qui a donné naissance au Volley Mulhouse Alsace depuis peu, a déjà compté dans ses rangs quelques « Diva » volleyballistiques. Christina Bauer, Tanja Bokan, Britt Herbots ou encore Laetitia Moma-Bassoko sont de celles-là. Mais ces dernières ont atteint leur sommet après l’épisode mulhousien à l’inverse d’Hélène Rousseaux-Feray dont la carte de visite est déjà bien remplie au gré de ses expériences italiennes, polonaises, coréennes et turques. Ce dont seules Térésa Worek, Ju-Lan Mao et Brigitte Lesage peuvent se vanter. Et, comme pour cette dernière, qui a grandi à Mulhouse et y est revenue en 1990 pour répondre à l’appel de Brigitte Trouillet et de son père président de l’ASPTTM, Bernard Lesage, Hélène Rousseaux-Feray a laissé parler son cœur.
Quand on s’appelle Hélène Rousseaux et qu’on a fait les beaux jours de Rzeszow, Busto-Arsizio, Besiktas Istanbul, qu’on a été draftée pour figurer parmi les six étrangères du très lucratif championnat coréen (en 2020/2021), on est en droit de prétendre retourner en Italie ou rester en Turquie. Au lieu de cela, Hélène Rousseaux-Feray a choisi Mulhouse. « Je me suis mariée en juillet 2021 à Faruk – Feray Dzankovic, Serbe d’origine et naturalisé turc qui fut son coach à Nilüfer Belediyespor en Turquie en 2019 – et pendant notre première année de mariage on ne s’est pas vu. Cette dernière saison a été horrible mentalement... Il n’était pas question de la répéter »,raconte la néo-Mulhousienne. Et comme Stuttgart, champion d’Allemagne en titre, croise régulièrement la route l’ASPTT Mulhouse dans sa phase de préparation, des liens se sont tissés au fil des saisons entre les coaches. « Nous cherchions une joueuse ayant de grosse qualités physiques, techniques et surtout mentales, qui nous a fait défaut la saison dernière. Or, Hélène a ce profil » confie François Salvagni, le coach mulhousien. « Et moi, je veux à nouveau gagner un titre. Passé les 31 ans, les occasions vont être de plus en plus rares… C’est la saison ou jamais ! », avoue Hélène Rousseaux-Ferayqui a raté de peu les trophées italiens et polonais avec Modène et Rzeszow. Il n’en fallait pas davantage pour satisfaire tout le monde et solder l’affaire.
« J’ai compris qu’il y a d’autres valeurs dans la vie et je
préfère m’attacher à celles-là ! »
C’est sous les couleurs du Volero Zurich qu’Hélène Rousseaux entame son palmarès avec les doublés coupe-championnat de Suisse en 2010 et 2011. Et, deux ans plus tard, après avoir remporté la Coupe de la CEV avec Muszyna, elle réussit le coup d’éclat avec la sélection nationale belge en prenant une part active pour remporter la médaille de bronze de l’Euro 2013 aux dépens de la Serbie championne d’Europe en titre. « Nous étions sans ambition particulière à cet Euro, se souvient Hélène Rousseaux-Feray. Avec une équipe encore relativement jeune, nous avions pour seule envie de grandir à la fois individuellement et collectivement ». Pour un pays qui n’a atteint qu’une seule fois le top 10 européen durant les vingt années précédentes (7e en 2007), l’exploit est retentissant. « Pourtant, j’étais partagée entre deux sentiments, poursuit la Belge. A la fois heureuse de monter sur le podium et terriblement frustrée par la relation entre joueuses et coach ».
Une relation tendue, toujours d’actualité, puisque Gert Vande Broek a été confirmé à son poste malgré les retraites anticipées de quelques piliers dont Van de Vyver, Aelbrecht, Courtois et Rousseaux et les accusations d’harcèlement moral qui pèsent sur lui. « Même l’année où j’ai été sacrée meilleure attaquante en Pologne et MVP de la finale, je n’étais pas assez bonne pour lui, poursuit Hélène Rousseaux. Il prenait un malin plaisir à écraser les filles susceptibles de lui résister. Mais, je suis ok avec ça aujourd’hui. Je me suis longtemps épanché sur le sujet… Aujourd’hui, j’ai tiré un trait sur çà… J’ai compris qu’il y a d’autres valeurs dans la vie et je préfère m’attacher à celles-là ! »
Chez les Rousseaux dont le palmarès sportif n’est plus à vanter, entre le père qui a connu son heure de gloire avec Knack Roeselare et l’équipe de Belgique (247 sélections), vainqueur de la Golden Cup avec l’équipe de France féminine dont il est l’entraîneur, et le frère Tomas actuellement à Katowice qui évolue en Pologne depuis 2017, Hélène Rousseaux-Feray ne dépareille pas. « Je n’ai pas d’explication concernant cette forme de réussite familiale si ce n’est qu’il y a mon père au point de départ, commente cette dernière. Pour mon frère, il a été présent beaucoup plus longtemps puisqu’il a été son coach au KnackRoeselare. Moi, j’ai surtout fait l’école de mouvement avec lui dans mes plus jeunes années avant d’aller à l’institut fédéral. Aujourd’hui, quand on se retrouve en famille, on évite de parler volley. Sauf cette année… D’habitude, je ne lui demande pas où aller. Mais là, son avis s’imposait. Depuis qu’il est l’entraîneur de l’équipe de France féminine, il estbien placé pour me donner des renseignements sur Mulhouse. Et il a été très positif, pour vanter les qualités de la structure du club mais aussi le niveau de performance de l’équipe et de l’encadrement ! »Le VMA est flatté et n’attend plus que d’être comblé.
Article signé Christian Entz
La rubrique du Wunderfetzig
« T’es plutôt quoi ? »
Cryothérapie ou sauna ? J’aime bien les deux !
Jeux Olympiques ou championnats du monde ?JO sans hésiter tout en sachant que je ne ferai ni les uns ni les autres. Mais c’est quelque chose que j’accepte aujourd’hui sans regret. Comme je l’ai déjà dit, j’ai trouvé d’autres valeurs dans ma vie !
Mer ou montagne ? Mer
Turquie ou Belgique ? Pour le job la Belgique et pour la retraite la Turquie. Avec Faruk nous avons déjà acheté notre maison, en bord de mer, à Fethiye.
Bière ou vin ? Je ne suis pas très bière ce qui est un sacrilège pour une Belge. Plutôt vin… J’ai même un faible pour le vin d’Alsace !
Moules-frites ou Kebab ? Cuisine turque sans hésiter. J’aime beaucoup le Mezzé, les Keftas…
Ballons Molten ou Mikasa ? Mikasa !
BIO
Hélène Rousseaux-Feray
Née le : 25 septembre 1991 à Jette en Belgique
Taille : 1,88m
Poste : attaquante/réceptionneuse
Famille : fille d’Emile Rousseaux sélectionneur de l’équipe de France féminine depuis 2018 et mariée à Faruk Feray Dzankovic depuis juillet 2021
Clubs successifs : Topsportschool Vilvoorde/Bel (2008/09), Volero Zurich/Sui (2009 à 2011), Budowlani Lodz/Pol (2011/12), Muszyna/Pol (2012/13), Liu Jo Modena/Ita (2013 à 2015), Gorgonzola Novara/Ita (2015/Janvier 2016), Busto Arsizio/Ita (Janvier 2016/Mai 2016), Besiktas Istanbul/Tur (2016/2017), Rzeszow/Pol (2017 à 2019), Nilüfer Belediyespor/Tur (2019/20), Suwon Hyundai E&C Hillstate/Cor (2020/21), PTT Spor Ankara/Tur (2021/22), Volley Mulhouse Alsace (depuis 2022)
Palmarès : Médaillée de bronze à l’Euro 2013 avec la Belgique, victorieuse de la Coupe d’Europe de la CEV avec Muszyna en 2013, Championne et vainqueur de la Coupe de Suisse avec Volero Zurich en 2010 et 2011, finaliste de la Coupe d’Italie et de la Supercoupe en 2015 avec Liu Jo Modena et de la Coupe de Pologne en 2019 avec Rzeszow
