L'Alsace du 31/10/13 : Des chrysanthèmes pour les Mulhousiennes

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Un sport, une ville, un territoire

L'Alsace du 31/10/13 : Des chrysanthèmes pour les Mulhousiennes

Éliminées de la Coupe d’Europe de la CEV, 17-15 au golden set, hier soir à Bielsko-Biala, les Mulhousiennes disputeront à partir du mois de décembre les 16es de finale de la Challenge Cup face au vainqueur du match Walfer-Famagusta.

Il est d’usage en Pologne, à l’heure de la Toussaint, de se mobiliser pour orner les tombes de lanternes, de chandelles et de fleurs, dans des proportions qui dépassent ce que nous avons l’habitude de voir dans nos cimetières. Hier, les fleurs jaunes, blanches ou mauves, vendues sur le trottoir, contrastaient avec le gris et la tristesse ambiante d’une cité dont les façades ont souffert du temps. Très attachés à leurs racines religieuses, qui ont résisté à l’ère du communisme, les Polonais ont créé une atmosphère de circonstance pour proposer aux Mulhousiennes un enterrement de première classe. Car, même si les Polonaises ont haussé leur niveau de jeu, il faut bien admettre que ce sont les postières qui ont creusé leur propre tombe en accusant de nombreuses fautes directes et en ne mettant la pression sur leur adversaire que lors de deux séquences très précises. Celles qui ont permis à l’ASPTTM de mener 24-20 au 3e set et de revenir au golden-set de 11-14 à 14-14. Et, les deux fois, sous la pression du service de l’Américaine Kristy Jaeckel. « Ce qui me fait rager c’est que, même en jouant mal, on est à deux doigts de les éliminer » , avouait Magali Magail avec beaucoup de retenue.

Une réception coupable

Par rapport au match aller, Bielsko-Biala a été cette fois orchestré à la passe par Marta Szymanska et, en bout de filet, Natalia Strozik a pris la place de Koleta Lyszkiewicz. « Mais sans rien changer à leur placement en block-défense » , précisera plus tard Christophe Magail, le coach-adjoint. Tout en sachant par quel bout prendre les Polonaises, les Mulhousiennes ont été incapables de s’exprimer pour accuser d’entrée un lourd handicap (7-2, 9-3, 20-11) que les Heike Beier et autres Malgorzata Lis n’ont eu aucun mal à gérer pour concrétiser la manche initiale (25-18). Au 2e set, Petya Tsekova, Alina Albu et Ana Lazarevic ont enfin commencé à soutenir la comparaison pour mener 9-6 et rivaliser avec les Polonaises (16-16). Ce qui ne les a pas empêchées de concéder une vilaine et fatale série (17-25) avec une réception particulièrement fébrile en cette soirée.

Magali Magail décalait alors le placement de son six de base de trois rotations. Un changement qui a eu le don de perturber l’adversaire et de relancer l’ASPTTM au 3e set. Un 3e set que Kristy Jaeckel, Yulia Ferulik et Petya Tsekova ont entamé de la plus belle manière (7-0, 8-1) avant de perdre le bénéfice de leurs efforts (9-9). Trois points de Yulia Ferulik relançaient les Mulhousiennes (17-12) avec, cette fois, quatre balles de set en ligne de mire (24-20). En vain, puisque les Polonaises alignaient un 6-0 pour conclure (24-26) et enchaînaient avec un 5-0 pour amorcer le golden-set. Un golden-set décisif pour la qualification pour les 8es de finale de la CEV. L’enjeu méritait que les Mulhousiennes s’arrachent. Ce qu’elles ont su faire pour égaliser (14-10, 14-14) avant de perdre sur autant de fautes directes que de points gagnés par les Polonaises. « On a manqué de sérénité , regrettait le coach. On commence à défendre au 3eset… Et, quand on voit comme on arrive à perdre le 3e set, ce n’est pas possible ! »

Article signé Christian Entz