L'Alsace du 08/12/13 : Deborah Ortschitt de Petit-Landau au grand Cannes

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L'Alsace du 08/12/13 : Deborah Ortschitt de Petit-Landau au grand Cannes

Deborah Ortschitt, qui a grandi à Petit-Landau et porté les couleurs de l’ASPTT Mulhouse durant huit ans, jouera pour la première fois face à son ancien club au sein du RC Cannes champion de France en titre, cet après-midi à 16 h 30.

Partie à Cannes l’été dernier, pour « grandir et progresser » , Deborah Ortschitt (26 ans) est servie. Titulaire indiscutable à Mulhouse et même en équipe de France, lors des derniers championnats d’Europe, elle est soumise désormais à la dure loi de la concurrence, notamment avec l’internationale italienne Chiara Arcangeli. « Jusqu’à présent, en Ligue des champions, le rôle du libéro est confié à Chiara et moi, je rentre au service et sur les trois postes en défense , explique Debborah Ortschitt. J’ai même attaqué, jeudi dernier contre Eczacibasi Istanbul. En fait, c’est Nadia Centoni qui a fait la passe et elle pensait sûrement que c’était Tatjana – Bokan, l’ex-Mulhousienne – qui était sur le poste 6 (la ligne arrière au centre). Mais c’était moi : j’ai attaqué et j’ai été défendue… Dommage, ça m’aurait plu de me retrouver avec 100 % de réussite en attaque sur la feuille de stat ! En championnat, Yan Fang essaie toutes les possibilités. Contre Le Cannet, Paris/Saint-Cloud et Venelles, on a même joué avec deux libéros. En alternant, pour que l’une et l’autre restent prioritaires soit en réception, soit en défense. Je suis très contente de ma situation actuelle. À Cannes, on progresse en travaillant mais aussi grâce au contact des autres. Quand tu arrives dans une équipe pareille, tu as forcément beaucoup d’appréhension. Mais ça ne dure pas. Dans le groupe, personne n’est considéré comme une star. Que tu sois jeune ou que tu viennes de Mulhouse, tu es tout de suite acceptée. Du coup, l’adaptation se fait facilement. Quant à la vie cannoise, on s’y fait… En huit ans, entre le championnat, la Coupe et les play-offs, je venais de toute façon trois ou quatre fois par an à Cannes. Aujourd’hui, la grande différence c’est juste qu’il fait un peu plus chaud qu’à Mulhouse ! »

« S’il avait fallu montrer quelque chose, je ne l’aurais pas accepté »

Aujourd’hui, pour le choc entre les deux premiers au classement de la Ligue A féminine, l’événement aura une touche sentimentale pour Déborah Ortschitt. Pour la première fois de sa carrière, elle sera opposée au club de ses débuts professionnels. « C’est curieux, mais ça ne me fait même pas bizarre de les jouer , avoue l’Alsacienne de Cannes. Depuis que je suis partie, je suis toujours en contact régulier avec Armelle (Faesch), Alexi a (Djilali) et je n’ai pas le sentiment d’avoir coupé les ponts. Sincèrement, je suis même contente de les revoir et il est fort possible que la pression sera plus forte pour moi à l’occasion du match retour (le 8 mars 2014, ndlr) , quand il faudra jouer au Palais des sports ».

Si s’exprimer sur un terrain est un acte parfaitement maîtrisé par Deborah Ortschitt, cette dernière a eu plus de mal à se plier aux traditions cannoises de fin d’année. Notamment celle qui consiste à s’exposer sur papier glacé, généralement en petite tenue, dans le calendrier cannois. « Je l’ai échappé belle… Il n’est pas dénudé cette année , confie Deborah Ortschitt. S’il avait fallu montrer quelque chose, je ne l’aurais pas accepté. J’avais peur avant la séance. Je m’imaginais déjà contrainte de prendre des poses que je n’apprécie guère. En fait, cela n’a pas été plus difficile que pour le calendrier de l’ASPTT ». Cet après-midi (à 16 h 30), il n’est pas sûr de voir Deborah Ortschitt et les Cannoises se dépouiller. Bien au contraire, au grand regret de Magali Magail, le coach postier : « C’est même la pire situation pour nous. En perdant en trois sets, jeudi contre Eczacibasi, elles ne se sont pas fatiguées et auront une grosse envie de réagir ! »

Article signé Christian Entz