Même pas de regret

Publié le
Un sport, une ville, un territoire

Exception faite pour le titre de championnes de France 2017, remporté à Coubertin, Paris n’a jamais réussi aux volleyeuses mulhousiennes dans le cadre de la Coupe de France. Il est vrai que, jusque-là, les trois finales en question (2000, 2010, 2012) l’ont été face à Cannes au sommet de son art. « Une seule fois, nous avons fait illusion, se souvient Magali Magail alors coach de l’ASPTTM et désormais manager général du VMA. Nous avions gagné le 1er set 25-20 et mené 9-4 dans la 2e manche… Et puis plus rien ! » Trois petits sets et puis s’en vont… Samedi, c’est Nantes qui a réservé le même sort aux Mulhousiennes, pourtant vaillantes, sans qu’il n’y ait rien à redire.

Le Taraflex bleu-blanc-rouge, la Marseillaise en ouverture, la Halle Carpentier pleine avec quelque 200 supporters mulhousiens, la soirée promettait d’être belle avec deux équipes au jeu spectaculaire. Elle l’a été dans la mesure où les débats ont été à la hauteur de l’événement, certes trop épisodiquement, avec deux équipes qui ont multiplié les défenses héroïques. Mais, force fut de constater que les Mulhousiennes n’avaient pas la force de frappe des Nantaises bien emmenées par la centrale Jaelyn Keene, créditée de 90 % de réussite après deux sets et 12/15 sur le match.

Jaali Winters a été la première à admettre la différence : « C’est notre attaque qui a failli face à une très bonne défense de Nantes ». Un avis partagé par Isaline Sager-Weider : « nous n’avons pas été suffisamment constante et, surtout, nous ne sommes pas arrivées à scorer ! »

Le suspense a réellement duré jusqu’à 16-16 dans la première manche quand Annayka Legros, Christelle Nana et Carli Snyder ont répliqué aux plus percutantes Marit Jasper, Taylor Mims, Amélie Rotar et Hena Kurtagic (7/9 en attaque et 6 contres gagnants) bien orchestrées à la passe par la Turque Arélya Karasoy, sacrée MVP de cette finale. Une fois de plus, un doublé très sévère, pour ne pas dire injuste, a sanctionné le VMA à ce moment du match pour se

traduire par le break nantais (16-20). Nantes n’avait pas besoin de cela pour gagner mais cette décision a, une fois de plus, été préjudiciable.

Après la conclusion du 1er set, signé par Hena Kurtagic (19-25), Nantes a rapidement pris la mesure des Mulhousiennes dans la manche suivante (3-8, 10-15, 16-20, 18-25) malgré le concours de Mija Siftar et le gros travail défensif de Léa Soldner.

L’histoire retiendra que le 3e set a permis à Enora Danard-Selosse d’assurer la distribution, que Mija Siftar a fait un retour sur le terrain encourageant et que cela s’est joué sur peu de choses même si Nantes a semblé hors de portée. Après l’illusion initiale (4-1), le miracle semblait encore possible à 19-21 dans le 3e set. Sauf que le challenge vidéo, pour une balle effleurée, donnait raison à Nantes qui s’envolait (18-22, 20-25).

Il est difficile d’en vouloir aux Mulhousiennes de Silke Van Avermaet qui ont donné le meilleur d’elles-mêmes face à un adversaire plus fort. C’est la dure réalité du sport dont il faut retenir les raisons de la défaite pour devenir encore plus fort.

Les Mulhousiennes n’auront pas le temps de gamberger puisque l’acte 2 des play-offs, face à Béziers, est programmé dès ce mardi à 20h au Palais des sports Gilbert Buttazzoni. Non seulement il faudra qu’elles aient récupéré d’ici-là mais encore faudra-t-il qu’elles puissent se passer de leur coach, François Salvagni, qui purgera un match de suspension automatique pour avoir hérité d’un carton jaune, mardi dernier, en manifestant son désaccord avec l’arbitre. Il y a des saisons où rien n’est simple… Celle en cours est de celle-là !

Christian Entz

VOLLEY MULHOUSE ALSACE : 0

NEPTUNES de NANTES : 3

Arbitrage de M. P. Galant et Mme J. Ragot.

Les sets : 19-25 (25′), 18-25 (25′), 20-25 (30′)

Temps total de jeu : 1h20. Halle Carpentier à Paris.

VMA : 35 attaques gagnantes sur 100 (35 %). Nana (9/26), Snyder (8/23), Legros (6/12), Van Avermaet (5/13), Śiftaŕ (4/8), Winters (3/15), Mayer (0/1), Danard-Selosse (0/2). 4 services gagnants (Legros 2, Van Avermaet 1, Danard-Selosse 1). 7 bloks (Van Avermaet 2, Nana 2, Legros 2, Śiftaŕ 1, Danard-Selosse 1). 14 fautes directes dont 8 au service.

Six de départ : Mayer (puis Danard-Selosse), Winters (puis Śiftaŕ), Snyder, Tchoudjang Nana (puis Casadei), Legros (puis Sager-Weider), Van Avermaet. Libéro : Soldner. Coach : F. Salvagni.

Nantes : 51 attaques gagnantes sur 104 (49 %) : Rotar (12/24), Mims (12/33), Keene (12/15), Kurtagic (7/9), Jasper (7/19), Karasoy (1/4). 2 services gagnants (Karasoy 1, Kurtagic 1). 7 blocks (Kurtagic 6, Jasper 1). 10 fautes directes dont 7 au service.

Six de départ : Karasoy Kocas, Jasper, Rotar (puis Rakotozafy), Mims, Keene, Kurtagic (puis Respaut). Libéro : Giardino.