Après une victoire comme celle enregistrée dimanche après-midi aux dépens de Nantes, une victoire aux allures de résurrection anticipée sur le week-end pascal, on pouvait imaginer une sortie dominicale sous l’air des lampions. Il n’en a rien été… Bien au contraire ! Une fois les lumières du Palais éteintes, les unes ont sagement regagné leurs quartiers pendant d’autres se sont empressés à organiser le déplacement du lendemain.
Quand il s’agit d’un dimanche, à quelques heures du départ, avec un groupe de 20 personnes qui doit traverser la France en pleines vacances de Pâques, on ne peut pas imaginer le casse-tête qu’Audrey Seyger, la secrétaire du VMA, et la manager Magali Magail ont eu à résoudre. Sans compter le président, Daniel Braun, qui a cassé la tirelire pour des tarifs de dernières minutes. Ainsi, dimanche soir, il ne restait plus que treize places sur le vol Mulhouse-Nantes du lundi soir et aucun vol programmé pour le mardi. Treize places attribuées aux douze joueuses et à la kiné, la « Dottoressa » Andrea Milivojevic. « Il était indispensable que les filles puissent récupérer et profiter des soins, explique François Salvagni. Au lendemain d’un week-end à deux matches éprouvants, physiquement et mentalement, il fallait un sofa day ! » Ce qui correspond pour le commun des mortels éreinté qui a couru un marathon, rempli sa déclaration de revenus et tenté de faire valoir ses droits à la toute-puissante administration française, à une « journée canapé » bien méritée !
Pour le reste de la délégation, staff et dirigeants se sont partagé les places disponibles du TGV de la mi-journée afin d’arriver à Nantes avant les joueuses pour les accueillir à l’aéroport et les transférer avec les minibus de location à l’hôtel. « Nous ne pouvions pas bénéficier de meilleures conditions sur un délai aussi court, poursuit le coach. Malgré le déplacement précipité, nous serons dans le même état que Nantes qui a voyagé lundi et a travaillé mardi pour préparer le match ! »
Ce fameux match de mercredi soir n’est pas sans rappeler l’émission musicale de RTL, « Stop ou encore ». Le vainqueur poursuivra l’aventure en demi-finale à Aix/Venelles, le dimanche de Pâques, et le vaincu n’aura plus que ses yeux pour pleurer ! Joueuses et staff étaient unanimes ce mardi pour considérer que ce match aurait valeur de finale. Et l’élan collectif, pour s’offrir une séance de musculation avant l’entraînement de veille de match, séance facultative honorée par dix joueuses sur douze, tendait à prouver l’envie du groupe mulhousien.
En moins de trois semaines, Mulhousiennes et Nantaises se sont rencontrées six fois de suite entre la fin de championnat, la finale de la Coupe de France et les play-offs avec un ratio (4 victoires à 2) à l’avantage du VMA. En revanche, depuis la finale de la Coupe de France, chaque équipe est parvenue à rectifier le tir après une défaite. Or, c’est Nantes qui reste sur une défaite…
Mardi, entre soins et entraînement, il y a eu beaucoup de séances vidéo à la fois collectives et individuelles orchestrées par le coach et ses adjoints Pablo Sanchez et Fabio Tisci. Même si les deux équipes se connaissent par cœur, « chaque match est différent, explique François Salvagni. Déjà, la condition physique et le mental diffèrent entre deux rencontres. C’est la technique qui permet de gagner… Mais, la tactique aide à gagner. C’est dans les 2e et 4e matches des play-offs que nous avons le mieux respecté les plans de jeu. Et, c’est là que nous avons mis le plus de pression à notre adversaire. Avec le staff, nous avons beaucoup parlé aux joueuses. Nous leur avons rappelé que nous avons eu l’opportunité de gagner une finale de Coupe de France avec la même pression et qu’il faudra encore aborder ce match comme une finale, mais sans stress. Dimanche, il y a eu beaucoup de communication au sein du groupe qui n’existait pas vendredi. Il faudra accepter l’erreur de l’autre, qui entraîne de la frustration, et s’adapter au niveau proposé. Sans jamais oublier que, maintenant, c’est in ou out ! »
À Nantes, Christian Entz